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Chevrier Priscille-Marie


Soirées languides

 

Soirées languides

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On court les rues pavées le soir,

Etroite folie des adieux,

Juin intime, dans la volupté des nuits chaudes,

On enveloppe les fiertés, 

Tard encore,

Sur les terrasses,

- On aime sans savoir.



Appesanti de la douceur des retrouvailles,

Rêvées, contrariées, éprouvées,

Ton regard oublieux, s’égare.

A la hâte, on s’établit,

Tes bras, s’étirent derrière la table.



Deux fauteuils s’affrontent en face à face,

L’inattendu exige -l’immédiat, l’entier, l’interdit,

Supplice à la consommation des âmes,

Il ne me reste que tes livres, le flou,

- Un monde, qui nous sépare.



Tes lèvres - débitent, ricochent, s’attardent,

S’égosillent de mots savants,

Qui ne savent plus trouver le cœur-

Mille fois répétés,

Imprégnés de l’indicible labeur.



Virilité candide,

Ton désir est - impérieux, supérieur, exalté,

Tes yeux sombres et taiseux, trahissent

La conquête - orgueilleuse ardeur.




Eternelle ingénue,

la nuit fait jour,

sur ma crédulité.

A l’heure du café,

Pensées serrées - Je tolère

Ta main, sur ma cuisse,

Appuyée, le regard nu.



Traits tendus, mémoire inquisitrice,

Mon corps indigeste - Se mue,

En dégoût du bleu,

- Fuit, se jette presque à la fenêtre

Au dehors la ville s’éveille,

Humiliée 

– A rebours, il faut reprendre ces rues.






Envoyé: 12:05 Thu, 14 March 2024 by : Chevrier Priscille-Marie age : 26