Cruel, sans vergogne ni honneur
Le traître jamais ne connaîtra la saveur
Du fruit acide, du fruit pur,
Car si sa voix sait se teindre de miel
A en faire chanter les oiseaux dans le ciel
Son fruit à lui depuis longtemps est couvert de pourriture.
Le traître aime, le traître hait
Et les remords le laissant pantelant
A chaque infâme journée
Remplie de sévice, de honte et de débauche
Trahissant amis, famille et amants
Il ne pourra plus que se trahir lui même
Incapable d'aimer ceux qu'il aime.
Et lorsque l'heure sera venue
Lorsque les anges descendront des nues
Le traître sera traîné au plus profond des entrailles de la terre
Où il périra dans les flammes putrides de l'enfer
En un feu de joie incandescent
Lacérant son âme, dévorant sa chair,
Que les anges du paradis contempleront
Etendus de toute leur largeur sur des nuages douillets
Réservés et payés grâce à aumônes et bonnes actions,
Souriant de leurs sourires hypocrites,
Jamais les anges ne comprendront
Qu'ils ont raté leur vie
Que le seul qui en ait profité
Gît, immolé par le feu à leurs pieds
Sa douleur réduite en cendres
Sa joie de vivre s'envolant lentement
Plus haut que les nuages, plus haut que les anges
Vers un huitième ciel méconnu de tous:
Le paradis des traîtres et des mendiants