Je roule les jolies fleurs de safran séchées entre mes doigts
Leur aspect rugueux m’emplit de quiétude, la teinture violette
Elle, imprimant mon sens flegmatique, doit
Révoquer la vie de ces mortes clochettes
Je construis diverses formes avec les graines de pivots bleues
Me procurant honnêtement une allégresse enfantine
Chacune des petites billes, un souvenir fabuleux
Indigo, couleur exquise que nous sentîmes !
Je suis tombé amoureux de l’éclat du pigment bleu
Sans me demander ce qu’il fait parmi les épices
Un poison dont sa couleur exprime le vœu
De mes yeux. L’arôme de fragments de Lapis
Je flaire l’odeur pénétrante du basilic qui m’attire aussitôt vers lui
En plein ébahissement, je perds les épices d’auparavant
Cette feuille verdâtre a détruit l’équilibre depuis
Paix et joie me sont inconnues dorénavant
Je me précipite vers le curcuma, son orgueil m’inonde d’effroi
Pourtant, mon esprit est exalté, et pourtant terrifié
Attiré et repoussé, je m’efforce de trouver mon sang-froid
La poudre ambrée suscitant des pensées pétrifiées
Je me tords la langue, je m’enivre de ce goût amer, attendant
L’Intérêt insu. J’envie la frustration, la rage, la rage
Le crissement du piment de Cayenne entre mes dents
Le bruit des portes vers le pourpre orage
Je fige. J’ai atteint l’extrémité du bazar Hayat
La profonde tonalité rubescente du sumac instaure aussitôt
L’anhédonie de l’arc-en-ciel sans lumière, j’arrête
De percevoir. Subito