Je vous ai laissé courir
Et voyager, là où votre coeur
Vous portait,
Et je vous ai vu grandir
Petit à petit,
D'un homme à une nation,
Et puis d'une nation à des centaines d'autres,
Et durant tout ce temps,
Je vous observais avec fierté,
Nous vivions soudés,
Et on m'avait déjà dit
Que les enfants
Souhaitent tous un jour
Quitter le nid.
Mais jamais je n'avais pensé
Que mes racines,
Vous les arracheriez,
Que mon corps,
Vous le brûleriez,
Ou que sur mes cendres,
vous marcheriez
comme sur un morceau de victoire.
Et comme je vous l'ai déjà dit,
Je m'étais préparée à tout,
Mais je ne m'étais jamais attendue
À ce que vous me tuez.
Malgré tout cela,
Je continue de vous aimer,
Mais mon corps est fatigué,
Et mes bras essaient de vous accueillir,
Mais ils sont en train de tomber,
Ils se décomposent,
Et un jour,
Mon coeur lui aussi sera trop pourri
Pour continuer à vous aimer.